Paroles : Eugène POTTIER

Musique : Victor PARIZOT (sur l'air de "T'en fais pas Nicolas")

 

ELLE N'EST PAS MORTE

On l'a tuée à coups d'chassepots,

À coups de mitrailleuses,

Et roulée avec son drapeau

Dans la terre argileuse !

Et la tourbe des bourreaux gras

Se croyait la plus forte.

 

Refrain

Tout ça n'empêche pas, Nicolas,

Qu'la Commune n'est pas morte !

Tout ça n'empêche pas, Nicolas,

Qu'la Commune n'est pas morte !

 

Comme faucheurs rasant un pré,

Comme on abat des pommes,

Les Versaillais ont massacré

Pour le moins cent-mille hommes !

Et les cent-mille assassinats,

Voyez c'que ça rapporte...

 

Refrain

 

On a bien fusillé Varlin,

Flourens, Duval, Millière,

Ferré, Rigault, Tony Moilin,

Gavé le cimetière.

On croyait lui couper les bras

Et lui vider l'aorte.

 

Refrain

 

Ils ont fait acte de bandits,

Comptant sur le silence,

Achevé les blessés dans leur lit,

Dans leur lit d'ambulance !

Et le sang inondant les draps

Ruisselait sous la porte !

 

Refrain

 

Les journalistes, policiers,

Marchands de calomnies,

Ont répandu sur nos charniers

Leurs flots d'ignominies !

Les Maxime Du Camp, les Dumas

Ont vomi leur eau-forte.

 

Refrain

 

C'est la hache de Damoclès

Qui plane sur leurs têtes :

À l'enterrement de Vallès,

Ils en étaient tout bêtes,

Fait est qu'on était un fier tas

À lui servir d'escorte !

 

Refrain

C'qui prouve en tout cas, Nicolas,

Qu'la Commune n'est pas morte.

C'qui prouve en tout cas, Nicolas,

Qu'la Commune n'est pas morte

 

Bref, tout ça prouve aux combattants

Qu'Marianne a la peau brune,

Du chien dans l'ventre et qu'il est temps

D'crier : « Vive la Commune ! »

Et ça prouve à tous les Judas

Qu'si ça marche de la sorte,

 

Dernier Refrain

Ils sentiront dans peu, nom de Dieu,

Qu'la Commune n'est pas morte !

Ils sentiront dans peu, nom de Dieu,

Qu'la Commune n'est pas morte !