Paroles :G. BRASSENS

Musique :G. BRASSENS

Auprès de mon arbre

J'ai plaqué mon chêne

Comme un saligaud

Mon copain le chêne

Mon alter ego

On était du même bois

Un peu rustique un peu brut

Dont on fait n'importe quoi

Sauf naturell'ment les flûtes

J'ai maint'nant des frênes

Des arbres de judée

Tous de bonne graine

De haute futaie

Mais toi tu manque à l'appel

Ma vieille branche de campagne

Mon seul arbre de Noël

Mon mât de cocagne

 

REFRAIN

Auprès de mon arbre

Je vivais heureux

J'aurais jamais dû

M'éloigner d' mon arbre

Auprès de mon arbre

Je vivais heureux

J'aurais jamais dû

Le quitter des yeux

 

Je suis un pauvr' type

J'aurais plus de joie

J'ai jeté ma pipe

Ma vieill' pipe en bois

Qu'avait fumé sans s' fâcher

Sans jamais m'brûlé la lippe

L'tabac d'la vache enragée

Dans sa bonn' vieill' têt' de pipe

J'ai des pip's d'écume

Ornées de fleurons

De ces pip's qu'on fume

En levant le front

Mais j'retrouv'rai plus ma foi

Dans mon cœur ni sur ma lippe

Le goût d'ma vieill' pipe en bois

Sacré nom d'un' pipe

 

REFRAIN

 

Le surnom d'infâme

Me va comme un gant

D'avecques ma femme

J'ai foutu le camp

Parc' que depuis tant d'années

C'était pas un' sinécure

De lui voir tout l'temps le nez

Au milieu de la figure

Je bas la campagne

Pour dénicher la

Nouvelle compagne

Valant celles-là

Qui bien sûr laissait beaucoup

Trop de pierr's dans les lentilles

Mais se pendait à mon cou

Quand j'perdais mes billes

 

REFRAIN

 

J'avais un' mansarde

Pour tout logement

Avec des lézardes

Sur le firmament

Je l'savais par cœur depuis

Et pour un baiser la course

J'emmenais mes bell's de nuits

Faire un tour sur la grande ourse

J'habit' plus d' mansarde

Il peut désormais

Tomber des hall'bardes

Je m'en bats l'œil mais

Mais si quelqu'un monte aux cieux

Moins que moi j'y paie des prunes

Y a cent sept ans qui dit mieux

Qu' j'ai pas vu la lune

 

REFRAIN

Auprès de mon arbre

Je vivais heureux

J'aurais jamais dû

M'éloigner d' mon arbre

Auprès de mon arbre

Je vivais heureux

J'aurais jamais dû

Le quitter des yeux